Pour ce duo chorégraphique Ségolène Gessa propose à Pascal Giordano d'explorer un espace particulier. Ils ont 30 ans d'écart. Elle danse au sol, il danse debout, entre eux, un espace à remplir : « Entre les âges ». Un dialogue s'installe entre ces deux êtres éloignés par le temps et l'environnement et la danse commence...

 

Le spectacle questionne l'évolution des êtres à travers les années et témoigne du lien intergénérationnel qui existe entre ces deux corps dansants.  La gestuelle prend sa source dans le monde des forêts. Comme l'arbre, la danse met en rapport le bas et le haut, le chthonien et l'aérien, le lourd et le subtil, le sombre et le lumineux. 

 

Telle une graine qui s'adapte à l'endroit ou un courant d'air l'a déposée, la danseuse évolue au sol, cherchant à prendre racine et à transcender les frontières de la scène. Dans l'obscurité, elle ondule, glisse dans et hors du sol, accélère... Sa danse est caractérisé par l’urgence, l'action, la prise de risque, la persévérance... Elle émerge de la terre, fouille, s'enfonce et semble creuser des galeries souterraine, cherche son chemin... Parfois, elle butte sur des obstacles invisibles qui dévient sa course. Une des clés de lecture de la pièce est de rendre compte de la difficulté pour la jeunesse actuelle de se faire une place au sein de la société.

 

Lui est debout tel un géant irréductible, un corps ancré, enraciné, un arbre humain. Il bruisse et frémi dans sa longue robe qui n'est pas s'en rappeler l'ombre d'un feuillage ou celle d'un tronc. Il s'élève, s'étire et se contracte, lance ses bras, tels des branches dans toutes les directions, se joue de la pesanteur et semble être suspendu, presque accroché au vent... 

 

Avec ce spectacle, les chorégraphes souhaitent prêter une voie aux arbres tout en montrant l’importance d'une communication entre les différentes générations. Ce dialogue parfois difficile mais nécessaire à l'évolution de nos sociétés.

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